« Je gagne moins que quand j’étais salarié(e) mais c’est le prix de la liberté ! » Que pensez-vous de cette réponse?

Voilà 7 ans que j’accompagne et côtoie des chefs d’entreprise, créateurs, repreneurs anciens cadres dans des entreprises (c’est conjugable au féminin !) et que je leur dis « tu vaux plus » ou « vous valez plus », « augmente tes tarifs », « recalcule ta marge », que ce n’est pas normal de ne pas se dégager plus de revenu et notamment de ne pas retrouver le niveau de salaire d’avant en tant que salarié (e).

Je suis passée par cette étape, je peux d’autant plus ouvrir ce débat estival et je vous invite à me dire ce que vous pensez de ce sujet et à le « détabouiser ».

Quand on parle de dirigeant en France, tout de suite, on pense « patron, gros salaire et parachute doré », là n’est pas du tout le propos de cet article. Je souhaite ici parler de dirigeants de TPE, PME, TNS, artisans, commerçants, professions libérales, … et faire part de manière visible d’un sujet qui me tient à cœur : la création de richesses … financières cette fois.

Vous avez décidé de vivre de votre passion ou d’un sujet qui vous tient à cœur et alors que vous y passez vos jours, vos week-ends voire quelques nuits, cela ne se lit pas sur le salaire prélevé !

Je veux bien entendre « qu’au début, ce n’est pas évident », que « c’est mieux que rien » et je suis passée par cette étape du « mieux que rien » mais au-delà du « début » combien de temps tolérez-vous la situation ? Personnellement, je n’ai pas tenu longtemps et j’ai vite rectifié le tir mi 2009, à peine 6 mois après avoir créé.

J’entends aussi, « c’est le prix de la liberté » ! Mais quelle liberté ? Vous avez bien des fournisseurs, des clients, des salariés, vous œuvrez bien dans un écosystème ? Vous ne rendez plus de comptes à un N+1 mais vous devez en rendre à des clients, n’est-ce pas ? Alors en quoi est-ce une liberté ?

Sous prétexte qu’on déciderait de se mettre à son compte cela engendrerait automatiquement une baisse de revenus ou des revenus bas ?

Pour le coup, je n’ai jamais voulu entendre cela ! Je ne me suis pas toujours payée à hauteur de ce que je voulais ni de ce que je valais mais je me suis toujours fixée un seuil minimum et me suis donnée comme objectif de toujours faire évoluer à la hausse.

J’ai revu plusieurs fois ma copie … surtout début 2014 sur mon lit d’hôpital !

Alors avant qu’un fait aussi marquant soit une révélation, je vous invite à vous poser quelques questions et à partager comment vous vous voulez évoluer sur ce point.

Combien voulez-vous vous verser comme salaire ?

Pour y arriver, ça fait combien de CA à faire ?

Que valez-vous ?

Comment analysez-vous le décalage entre ce que vous vous prélevez et ce que vous valez ?

Est-ce que vous en parlez ouvertement à votre expert-comptable, à un consultant, à d’autres chefs d’entreprise, … ?

Si vous n’en parlez pas, qu’est-ce qui fait que c’est un sujet tabou ?

Que voulez-vous mettre en place pour augmenter vos revenus sur 2016 d’abord puis sur 2017?

De quoi avez-vous besoin pour y arriver ? (ne répondez pas « plus de clients » car c’est à vous d’aller les chercher ou « moins de collaborateurs » le curseur n’est pas du tout là)

A partir du 1er septembre, qu’allez-vous mettre en place pour, in fine, vous payer plus ?

Je vous laisse cogiter sur ces questions et faire le point sur vos qualités, vos talents, vos compétences, vos savoir-faire, la qualité de ce que vous produisez, le prix que vos produits et/ou services valent, … car je suis persuadée que vous en avez sous le pied !

Bel été à vous et profitez-en pour vous rebooster !

Bien à vous

Agnès SARRAZIN MILLET